Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nom de la province où elle prend sa source, et qui se forma dans l’espace d’une nuit, deux cent quatre-vingt cinq ans avant l’ère chrétienne ; 3o. celle d’Aska remarquable par le changement continuel de son lit. Kœmpfer ne nomme aucune rivière du Japon qui ait un long cours et soit navigable.

On connaît peu de pays aussi sujets aux tremblemens de terre ; ils y sont si fréquens, que les habitans s’en alarment peu, quoiqu’ils soient quelquefois assez violens pour renverser des villes entières. Le peuple attribue ces violentes secousses à une grosse baleine qui se remue sous terre. On fait un récit effrayant des désordres qu’elles causèrent en 1586, depuis la province de Sacaja jusqu’à Méaco. La ville d’Iedo, résidence des empereurs cubosamas, fut presque entièrement abîmée en 1703, et plus de deux cent mille Japonais furent ensevelis sous ses ruines. En 1730, on publia dans toutes les nouvelles de l’Europe que Méaco, ancienne capitale de l’empire, et séjour ordinaire des daïris, avait été renversée dans toute son étendue avec perte d’un million d’habitans. Kœmpfer nomme quelques parties du Japon, telles que les îles de Gotto et la petite île de Suikbusima, qui n’ont jamais senti la moindre secousse : le fait est reconnu. C’est d’ailleurs une chose étonnante que le grand nombre de volcans qu’on voit au Japon. Une petite île voisine de Firando a brûlé pendant plusieurs siècles ; une autre, vis-à-vis de Satsuma, jette continuellement