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du feu. Dans la province de Findo, sur la cime d’une haute montagne, on voit une large ouverture qui était autrefois la bouche d’un volcan, quoiqu’il n’en sorte plus rien depuis quelques années. Dans la province du Chicugen, près d’un lieu nommé Kuja-Nossa, une mine de charbon qui s’est enflammée par la négligence des ouvriers, n’a pas cessé de brûler depuis. La montagne de Fesi, dans le voisinage de Surunga, fameuse par sa hauteur, par sa forme, qui représente celle d’un chapeau, et par la neige dont elle est toujours couverte, exhalait autrefois des flammes ; elles ont disparu depuis que le feu avait fait une ouverture au côté de la montagne ; mais on voit encore sortir une fumée noire, accompagnée d’une puanteur insupportable ; la terre y est chaude, et même brûlante en divers endroits ; il en sort plusieurs sources d’eau chaude. Le Japon a quantité d’autres volcans, et diverses sortes d’eaux médicinales. Caron, voyageur hollandais, parle de plusieurs sources qui passent sur des couches de divers minéraux ; il en vit une qui sort d’une grotte dont l’entrée a dix pieds d’ouverture. Autant que la vue peut s’étendre dans l’obscurité, on découvre autour de cette grotte des pierres taillées en pointe comme des dents d’éléphant ; l’eau est d’une chaleur tempérée. Il vit une autre fontaine qui ne coule ordinairement que deux fois le jour, l’espace d’une heure à chaque fois ; mais, lorsque le vent souffle de l’est, et qu’il est violent, elle coule à trois