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rain fort uni et si couvert de soufre, que, de quelque côté qu’il marchât, il voyait sortir une épaisse fumée sous ses pieds. L’île fut nommée Ivogasima, c’est-à-dire l’île de soufre ; et depuis cette découverte, elle rapporte chaque année au prince de Satsuma environ vingt caisses d’argent, outre le produit des arbres, qui n’y croissent que sur les côtes. En général, le soufre est une des principales richesses du Japon.

Il se trouve de l’or dans plusieurs provinces de l’empire. C’est une partie considérable du revenu impérial, parce qu’on ne peut ouvrir aucune mine sans la permission du gouvernement, qui se réserve les deux tiers du produit. L’or du Japon se tire ordinairement par la fonte, mais on en trouve aussi dans le sable, en le lavant ; et le cuivre du pays en contient toujours un peu. Les plus abondantes mines de ce précieux métal, et celles dont l’or passait pour le plus pur ont été long-temps les mines de Sado, une des provinces septentrionales de Niphon. On y recueille encore quantité de poudre d’or, sur laquelle il ne se lève aucun droit pour l’empereur. Les mines de Surunga sont aussi très-estimées ; mais les unes et les autres commencent à s’épuiser. On en a découvert de nouvelles auxquelles il est rigoureusement défendu de travailler, dans la vue apparemment de les réserver pour des nécessités pressantes. Le premier essai a fait reconnaître qu’elles rendent six pour cent. Une montagne