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néanmoins deux sortes de borax, qui croissent naturellement, mais si mêlées de parties hétérogènes, que les Japonais ne veulent pas se donner la peine de les séparer. Le mercure sublimé est rare et d’un prix excessif dans leurs îles. Ils en font le principal ingrédient d’une eau mercurielle qu’ils croient souveraine pour la guérison des ulcères, des cancers et d’autres maux. Le cinabre naturel se prend dans plusieurs maladies, et l’artificiel s’emploie dans les couleurs ; l’un et l’autre viennent de la Chine. Le commerce de cette marchandise est entre les mains de quelques particuliers qui jouissent d’un privilège exclusif. Kœmpfer ne dit rien du plomb ; mais Caron assure que le Japon en produit beaucoup.

On trouve dans les montagnes de Tsengaar, situées à l’une des extrémités septentrionales du Japon, différentes espèces d’agates, dont quelques-unes sont d’une rare beauté, bleuâtres, et approchant beaucoup du saphir. On en tire aussi des cornalines et du jaspe. Les côtes de Sikokf sont couvertes d’huîtres et d’autres coquillages qui renferment des perles. Les plus grosses et les plus belles se trouvent dans une sorte d’huître nommée akoia. Elle est à peu près de la largeur de la main, mince, frêle, unie et luisante au-dehors, un peu raboteuse et inégale en dedans, d’une couleur blanchâtre, aussi éclatante que le noir ordinaire, et difficile à ouvrir. On ne voit de ces coquilles qu’aux environs de Satsuma, et dans le golfe d’Omu-