Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/231

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ra. Le profit qui en revient aux princes de Satsuma les a portés à défendre qu’elles soient vendues au marché. Elles sont rares : Kœmpfer s’en procura quelques-unes. On leur attribue, dit-il, une propriété fort extraordinaire : si l’on en met quelques-unes dans une boîte, avec un certain fard du Japon, fait d’une autre sorte de coquille, qui se nomme takaraga, on voit naître à côté de chacune une ou deux petites perles qui se détachent d’elles-mêmes au bout de trois ans, temps auquel on les suppose parvenues à leur maturité. Marc-Pol et d’autres voyageurs assurent qu’on trouve au Japon des perles rouges de figure ronde. Kœmpfer décrit cette coquille que les Japonais nomment avabi : elle est d’une seule pièce presque ovale, assez profonde, ouverte d’un côté, par lequel elle s’attache aux rochers et au fond de la mer, et percée d’un rang de trous qui deviennent plus grands à mesure qu’ils s’approchent de sa plus grande largeur. Sa surface extérieure est rude et gluante ; il s’y attache souvent des coraux, des plantes de mer, et d’autres coquilles. Elle renferme une excellente nacre, d’où il s’élève quelquefois des excroissances de perles blanchâtres. Cependant une grosse masse de chair qui remplit sa cavité est le principal attrait qui la fasse rechercher des pêcheurs. Ils ont des instrumens faits exprès pour les détacher des rochers. Le même voyageur décrit d’autres coquilles moins précieuses.