Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/232

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans une rivière de la province d’Ietsingo, on trouve de la naphte de couleur rougeâtre, que les Japonais nomment tsutsonoabra, ou terre rouge : elle se tire de certains endroits où l’eau est presque dormante, et l’on s’en sert dans les lampes au lieu d’huile. Les côtes de Satsuma et des îles de Riuku offrent souvent de l’ambre gris ; mais il s’en trouve encore plus sur celles de Khumano ou des provinces de Kijnokuni et d’Isiu. Kœmpfer raconte qu’on le tire principalement des intestins d’une baleine assez commune dans la mer du Japon, et nommée Fiaksiro par les habitans, c’est-à-dire, poisson à cent brasses, parce qu’ils supposent que ses intestins ont cette longueur. Il y est mêlé avec les excrémens de l’animal, qui sont comme de la chaux, et presque aussi durs qu’une pierre. C’est par leur dureté qu’on juge s’il s’y trouvera de l’ambre gris ; aussi le nomme-t-on kusuranofu, nom qui signifie excrément de baleine ; mais ce n’est pas de là qu’il tire son origine. De quelque manière qu’il croisse au fond de la mer, où sur les côtes, il paraît qu’il sert de nourriture à ces baleines, et qu’il ne fait que se perfectionner dans leurs entrailles : avant qu’elles l’aient avalé, ce n’est qu’une substance assez difforme, plate, gluante, semblable à la bouze de vache, et d’une odeur très-désagréable. Ceux qui le trouvent dans cet état, flottant sur l’eau, ou jeté sur le rivage, le divisent en petits morceaux, qu’ils pressent pour lui donner la forme de boule : à