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arbre qui croît aux environs de la ville d’Ieseri, et la racine du camphrier, fournissent le meilleur bois et le plus rare pour les cabinets, les bureaux et d’autres ouvrages de cette nature. Leurs veines sont d’une extrême beauté.

Il n’y a point de pays qui l’emporte sur le Japon pour l’agrément et la variété des fleurs qui ornent ses champs, ses collines et ses forêts. Les plus belles se transplantent dans les jardins, où l’art et la culture achèvent de leur donner une perfection admirable.

Entre les principales, on nomme le tsubaki, espèce d’arbrisseau dont les fleurs ressemblent aux plus belles roses : il croît dans les bois et les haies. On en distingue tant d’espèces différentes, que, s’il faut en croire les Japonais, leur langue a neuf cents mots pour les exprimer. Le satsuki est un autre arbrisseau qui porte des fleurs de lis, et dont les jardins offrent plus de cent différentes espèces ; mais parmi celles qui viennent sans culture on en admire, deux, l’une violette, et l’autre incarnate, dont Kœmpfer assure que la beauté ne peut s’exprimer. Le sakanadsio est encore un arbrisseau qui porte des fleurs de lis, mais beaucoup plus grandes que celles qu’on vient de nommer : il est plus rare, et l’on en compte trois sortes. Le momidsi est une espèce d’érable qui prend son nom de la couleur violette de ses feuilles : on en distingue deux sortes, dont la différence consiste dans la couleur de leurs feuilles : les unes sont violettes en été, et