Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/244

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

stériles, et sur les côtes de la mer. Il y en a très-peu dont les racines, les feuilles, les fleurs ou les fruits ne servent de nourriture aux habitans. Cette facilité à manger tout ce que la nature prend soin de leur offrir, les expose quelquefois à de fâcheuses méprises ; mais ils ont l’art de faire perdre à plusieurs plantes leurs qualités vénéneuses. Ainsi du koniokf, qui est une dangereuse espèce de gouet, ils font une bouillie assez douce et de fort bon goût. En faisant infuser les racines de la fougère, qu’ils nomment varabi ou ren, ou de la fève d’Égypte, que quelques-uns nomment fleur de tarate, et d’une autre racine qu’ils appellent kasne, ils en tirent une farine qui s’emploie dans l’apprêt des viandes, et qu’on mange aussi seule, après l’avoir fait dissoudre dans l’eau. De toutes les plantes qui croissent dans la mer, il n’y en a presque pas une que les Japonais ne mangent ; ce sont les femmes des pêcheurs qui les préparent et qui les vendent. Leur adresse est extrême à les tirer du fond de la mer, en plongeant jusqu’à trente et quarante brasses de profondeur.

On peut voir dans l’histoire du Japon de Kœmpfer, et dans son ouvrage latin qui a pour titre, Amœnitates exoticæ, un détail fort étendu de toutes les plantes du Japon ; mais le plan de cet Abrégé ne nous permet pas de faire sur chaque pays une botanique complète.

Les animaux domestiques doivent multiplier beaucoup dans un pays où le dogme de la mé-