Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/245

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tempsycose fait respecter leur vie. On trouve au Japon le cheval, le taureau ; le chien et le chat. On n’y voit ni ânes, ni mulets, ni chameaux, ni éléphans. Les Portugais y avaient porté des moutons et des chèvres, qui avaient passablement multiplié ; mais les Japonais, ne trouvant aucune utilité à les nourrir, parce qu’ils n’osent en manger la chair, et qu’ils ne savent pas en travailler le poil et la laine, les ont laissé devenir sauvages.

Les chevaux japonais sont petits ; mais il s’en trouve qui ne le cèdent ni en beauté ni en vitesse à ceux de Perse. Les meilleurs viennent des provinces de Satsuma et d’Oxu. Les taureaux et les vaches servent uniquement pour l’agriculture et le charroi. On ne connaît au Japon ni le beurre, ni l’usage du lait. On y trouve deux sortes de taureaux : les premiers diffèrent peu des nôtres ; les seconds sont des buffles d’énorme grosseur, qui ont une bosse sur le dos comme les chameaux, et qui ne servent que pour le transport des marchandises. On nourrit quelques porcs dans la province de Fisen, mais uniquement pour les vendre aux Chinois, qui les y ont portés. Quoique la transmigration des âmes soit reçue à la Chine comme au Japon, les Chinois observent moins scrupuleusement les maximes, et mangent volontiers de la chair de porc.

Depuis le règne de l’empereur Tsinajos, qui occupait le trône des cubosamas du temps de Kœmpfer, il y avait plus de chiens au Japon