Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

portaient comme collées au bout du nez, et qu’on ne fut pas long-temps à reconnaître pour de l’or. On leur demanda d’où ils tiraient cet ornement ; ils montrèrent le côté du sud, en faisant entendre qu’il s’y trouvait plusieurs grandes îles. L’amiral ne balança point à prendre cette route ; mais il voulut connaître auparavant le reste de l’île. En rangeant la côte au nord-ouest, il trouva une espèce de port dont l’accès lui parut facile aux plus grands vaisseaux. Les insulaires continuaient de le suivre par terre et dans leurs canots ; ils appelaient leurs compagnons pour admirer avec eux une race d’hommes extraordinaires ; et, levant les mains, ils montraient qu’ils les croyaient descendus du ciel. Dans le même lieu, les trois caravelles découvrirent une presqu’île qu’on pouvait environner d’eau avec un peu de travail, et dont on aurait pu faire une place très-forte. On y voyait six maisons, et quantité d’arbres qui semblaient servir d’ornement à quelques jardins ; mais l’amiral, pensant à chercher quelque lieu d’où il pût tirer des rafraîchissemens, renvoya les sauvages qui l’avaient suivi, à l’exception de sept qu’il emmena pour leur apprendre la langue castillane ; et le 15, après avoir aperçu quantité d’îles vertes et peuplées, il s’approcha d’une autre qu’il nomma la Conception, à sept lieues de la première. Elle lui parut si mal pourvue de vivres, qu’il ne s’y arrêta que pour y passer la nuit à l’ancre ; mais le 17 il alla faire de l’eau