Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/285

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dans une troisième dont les habitans avaient l’air plus civilisé. Les femmes y étaient couvertes depuis la ceinture jusqu’aux genoux, les unes de pièces de coton, les autres de feuilles d’arbres. Elle reçut le nom de Fernandine. Les Castillans virent plusieurs sortes d’oiseaux, la plupart différens de ceux de l’Europe ; des poissons de couleurs différentes et fort vives ; des lézards d’une grosseur démesurée, qui leur causèrent beaucoup d’épouvante, mais qu’ils regrettèrent de n’avoir pas mieux connus, lorsque le temps leur eut appris que la chair de cette espèce de reptiles est une excellente nourriture : des lapins de la grosseur des rats, et quantité de perroquets ; mais nul animal terrestre dont ils pussent se nourrir avec confiance. Cependant l’île offrait plus de maisons qu’ils n’en avaient encore vu ; elles étaient en forme de tentes, avec une sorte de portail couvert de branches qui les garantissaient de la pluie et des vents, et plusieurs tuyaux pour le passage de la fumée. Il n’y avait point d’autres meubles que des ustensiles grossiers et quelques pièces de coton. Les lits qui servaient au repos de la nuit étaient une sorte de rets que les Indiens nommaient hamacs, suspendus à deux poteaux. On y vit quelques petits chiens muets. Entre les insulaires, on en distingua un qui portait au nez une petite pièce d’or marquée de quelques caractères, que l’amiral prit d’abord pour des lettres ; mais, il apprit en-