Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/300

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sis était volontaire, il n’eut à leur représenter que l’importance qu’il y avait pour eux et pour leur patrie de vivre dans l’union, de ménager les insulaires, et d’apprendre la langue de ces peuples. Les provisions qu’il leur laissait dans le fort suffisaient pour une année, et son absence ne devait pas durer si long-temps. Il ne lui restait qu’à prendre congé de Guacanagari ; il l’assura qu’il leur avait ordonné de le servir contre les Caraïbes, et que ces machines terribles qu’il leur laissait pour sa défense étaient capables seules de le délivrer de tous ses ennemis. Ce prince s’engagea solennellement à traiter les chrétiens comme ses enfans, et pour gage de ses promesses, non-seulement il consentit que plusieurs de ses sujets fissent le voyage de l’Europe ; mais il confia un de ses parens à l’amiral.

L’ancre fut levée le 4 janvier. On prit d’abord la route de l’est, dans le dessein de reconnaître toute la côte de l’île. Après avoir doublé le premier cap, que l’amiral avait nommé Punta Santa, et qui est aujourd’hui le Cap-Français, on aperçut une montagne fort haute et sans arbres, qui en est à dix-huit lieues, et qui reçut le nom de Monte-Christo. Un grand fleuve, qui sort à côté de ce mont, reçut celui de Rio-del-Oro, parce qu’on y trouva quelques pailles d’or dans le sable.

Le dimanche 6, en sortant de Rio-del-Oro, il découvrit la Pinta, qui faisait voile avec le même vent. Pinçon, l’ayant abordé, rejeta la