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bord la Jamaïque, Jamaica : c’est le nom que les Américains lui donnaient. La résistance qu’on lui opposa ne lui permit pas d’y aborder. Il suivit la côte à l’ouest ; mais, ayant à combattre le vent, il prit le parti de retourner à Cuba, dans la résolution d’approfondir si c’était une île ou la terre ferme.

Il arriva sous le cap de Cuba, qu’il nomma de la Cruz. Ensuite, continuant de ranger la côte, il rencontra quantité de petites îles, les unes couvertes de sable, d’autres remplies d’arbres, mais plus hautes et plus vertes à proportion qu’elles étaient moins éloignées de Cuba, et la plupart à deux, trois ou quatre lieues de distance entre elles. Leur nombre paraissant croître, le troisième jour l’amiral perdit l’espérance de les compter, et leur donna le nom général de Jardins de la Reine. Elles sont séparées par des canaux où les navires peuvent passer. On y vit diverses sortes d’oiseaux : les uns rouges et de la forme des grues, qui ne se trouvent que dans ces îles, où ils vivent d’eau salée, ou plutôt de ce qu’ils y trouvent de propre à les nourrir. On y prit des reves, espèces de poissons, de la grosseur des harengs. L’expérience, ou le témoignage des Américains, y fit reconnaître une propriété singulière. Avec une corde déliée d’environ cent brasses de long, qu’on leur attache à la queue, et dont on retient le bout, ils nagent entre deux eaux, vers les tortues qui ne sont pas au-delà de cette distance ; et lorsqu’ils en trouvent une, ils s’at-