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saire de Colomb à punir les plus légères fautes lui servait de prétexte spécieux ; et, après lui en avoir fait des reproches, il était allé plusieurs fois jusque mettre l’église en interdit. Ainsi ces hommes envoyés pour établir la religion et la paix, n’étaient que des instrumens de scandale et de discorde.

Dans ces circonstances, on reçut avis du fort de Saint-Thomas que les Américains abandonnaient les habitations voisines, et que le redoutable Coanabo se disposait à chasser les Castillans de ses états. Mais la nouvelle qu’on reçut en même temps qu’un seul cavalier du fort de Saint-Thomas avait mis plus de quatre cents naturels en fuite, par la vue et les mouvemens de son cheval, fit juger que les révoltes d’une nation si simple et si timide ne seraient jamais fort dangereuses.

Il lui tardait de pouvoir exécuter les ordres de leurs majestés catholiques, qui lui avaient recommandé particulièrement d’étendre leur domaine et leur gloire par de nouvelles découvertes. Cette entreprise demandant une longue absence, il commença par établir dans la colonie un conseil, ou un tribunal composé de Boyl, de Pero Fernandez Corroel, d’Alphonse Sanchez de Carvajal, et de Jean de Luxan, auxquels il donna pour président don Diègue, son frère, qui n’avait pas cessé de commander dans la ville. Ensuite, ayant donné ses ordres et ses instructions, il partit le 24 d’avril avec un navire et deux caravelles. Il découvrit d’a-