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le choix du terrain n’avait pas été heureux pour sa ville d’Isabella, et que, s’il voulait former une colonie durable, il fallait songer à d’autres établissemens. La cour, à qui l’amiral fit cette proposition, s’en étant remise à ses lumières, il se rappela que, dans son dernier voyage, en rangeant la côte du sud, il avait remarqué de bons ports, d’excellens pâturages, et des terres qui lui avaient paru fertiles, sans compter que cette partie de l’île ne devait pas être fort éloignée des mines auxquelles il avait donné le nom de Saint-Christophe. Il fit partir aussitôt une caravelle pour communiquer ses idées à son frère, avec ordre de travailler incessamment au transport de la colonie. Elle arriva dans les plus heureuses circonstances, lorsque, par d’autres informations, don Barthélemi était à la veille d’exécuter son dessein dans le même lieu. Oviédo fait le récit de cet événement.

Un jeune Aragonais, nommé Michel Diaz, le même qui avait reconnu les nouvelles mines, s’était battu contre un Espagnol, et l’avait dangereusement blessé. Quoiqu’il fût au service particulier de l’adelantade, la crainte du châtiment l’avait fait fuir. Il avait pris sa route, avec cinq ou six de ses amis, vers la partie orientale de l’île, d’où, côtoyant le rivage au sud, il fut arrêté par l’embouchure d’un fleuve sur la rive duquel il trouva une bourgade. Les habitans, qui n’avaient point encore été maltraités par les Espagnols, ne firent pas difficulté de le recevoir, Une femme, que les his-