Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/352

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toriens ont nommée Catalina, conçut de l’inclination pour lui ; elle lui découvrit des mines qui n’étaient qu’à sept lieues de sa demeure ; et, dans la crainte de perdre un hommage qui lui était devenu cher, elle lui proposa d’engager les Espagnols à s’établir sur ses terres. Le pays était agréable et fertile. Diaz ne balança point à saisir cette occasion pour se réconcilier avec la colonie. Catalina lui donna pour guides quelques habitans dont elle lui garantit la fidélité. Isabella était éloignée d’environ cinquante lieues : il y arriva secrètement. Quelques amis lui apprirent que son adversaire était guéri de sa blessure. Rien ne l’empêcha plus de se montrer ; il se présenta devant don Barthélemi, qui le revit avec joie, parce qu’il avait regretté sa perte, et qu’il ne fut pas moins satisfait de ses offres.

Elles l’avaient déjà déterminé à faire un établissement du côté du sud, lorsque, étant confirmé dans cette résolution par les lettres de son frère, il partit aussitôt avec Diaz et les plus robustes de ses gens. Après quelques jours de marche, il arriva au bord de la rivière que les Américains nommaient Ozama, et dont il trouva les rives fort peuplées. Le port était sûr et capable de recevoir des vaisseaux de plus de trois cents tonneaux. Les terres paraissaient excellentes, et tous les habitans fort prévenus en faveur des Espagnols. L’adelantade ne balança point à tracer le plan d’une nouvelle ville à l’embouchure du port, sur la rive orientale.