Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/407

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pour le repos que son père en avait eu pour les voyages.

Christophe Colomb mourut dans sa soixante-cinquième année. Tous les traits de sa figure et de son caractère ont été recueillis par divers historiens de son temps. Il était d’une taille haute et bien proportionnée. Son regard et toute sa personne annonçaient de la noblesse. Il avait le visage long, le nez aquilin, les yeux bleus et vifs, et le fond du teint blanc, quoiqu’un peu enflammé. Dans sa jeunesse, ses cheveux avaient été d’un blond ardent ; mais la fatigue et les chagrins les firent blanchir avant le temps. Il avait d’ailleurs le corps bien constitué, et autant de force que d’agilité dans les membres. Son abord était facile et prévenant ; ses mœurs douces et aisées. Il était affable pour les étrangers, humain à l’égard de ses domestiques, enjoué avec ses amis, et d’une admirable égalité d’humeur. On a dû reconnaître dans les événemens que nous avons rapportés qu’il avait l’âme grande et forte, l’esprit fécond en ressources, le cœur à l’épreuve de tous les dangers. Quoiqu’il eût passé les deux tiers de sa vie dans une fortune médiocre, il n’eut pas plus tôt changé de condition, qu’il prit naturellement des manières nobles, et qu’il parut né pour sa grandeur. Personne ne possédait mieux que lui le ton et l’éloquence du commandement. Il parlait peu et avec grâce. Il était sobre, modeste dans son habillement,