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Cette île est composée d’une masse de montagnes. On voit les plus élevées par un temps serein, à vingt lieues de distance. C’était une ancienne opinion des Kamtchadales, qu’il devait y avoir une terre vis-à-vis l’embouchure du Kamtchatka, parce qu’ils voyaient toujours des brouillards de ce côté, quelque pur que fût l’horizon. Cependant les plus hautes de ces montagnes n’ont que deux verstes ou demi-lieue de hauteur perpendiculaire. Leur principale chaîne est serrée et continue. Celles d’à côté sont coupées de vallons formés par de petits ruisseaux qui, prenant leur cours dans la longueur de l’île, ont leur embouchure au nord ou au midi. Les vallées creusées entre les plus hautes montagnes ont les plus petits ruisseaux, et sont étroites. Celles qui sont au pied des montagnes les moins élevées sont plus larges et arrosées des plus grands ruisseaux. De même les plaines les plus éloignées des grandes montagnes, ou placées derrière les caps les plus bas, sont plus étendues que les plaines voisines des hauts promontoires. Les terres, comme les eaux, s’étendent et s’élargissent en s’éloignant des montagnes et en s’approchant de la mer. Les montagnes de l’île Behring sont en général composées d’un roc de la même espèce et de la même couleur ; mais les caps qui s’avancent en mer sont d’une pierre dure et grisâtre. Steller attribue cette différence à l’eau de la mer.

Les côtes méridionales de l’île sont plus es-