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carpées et plus rompues que celles du nord. La forme et l’aspect des montagnes et des côtes offrent partout à l’imagination de Steller l’ouvrage des inondations de la mer, des tremblemens de terre et des fontes de neiges. On lui prête à ce sujet quelques observations qui seront peut-être curieuses pour les naturalistes, mais dont nous ne garantissons ni l’utilité, ni même l’authenticité, vu la négligence avec laquelle on nous les donne. Il en est de l’ouvrage de Kracheninnikov, dans certains endroits, comme d’un lieu de l’île Behring qu’on appelle l’Antre. Les rochers y représentent des murailles, des escaliers, des bastions ; les uns ressemblent à des colonnes ; plusieurs forment des voûtes et des portes ; mais elles paraissent plutôt un ouvrage de l’art qu’un jeu de la nature. Ainsi la collection de l’auteur russe paraît quelquefois moins l’histoire de la nature qu’un amas d’érudition apprêtée, compilée, et mal ordonnée. C’est au lecteur d’en juger.

« S’il y a, d’un côté de l’île, une baie (dit cet historien du Kamtchatka, d’après Steller sans doute), il se trouve sur le rivage opposé un cap ; et partout où le rivage va en pente douce, et où il est sablonneux, vis-à-vis il est plein de rochers, et entrecoupé. Dans les endroits où la côte se brise, et tourne d’un côté ou de l’autre, on observe qu’un peu auparavant le rivage est toujours fort escarpé l’espace d’une ou deux verstes…. On a observé sur les plus hautes montagnes que de leur intérieur