Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/51

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parce qu’elle est fort exposée à tous les vents, soit parce qu’elle n’a point de bois. Dans les vallées surtout, les tourbillons de vent sont si forts, qu’il n’est pas possible de s’y tenir debout ; mais si l’air est froid et désagréable dans cette île, la terre y donne en abondance des eaux minérales, pures et très-salubres pour les malades. On y compte plus de soixante ruisseaux, dont quelques-uns ont nuit ou dix sagènes de largeur sur deux de profondeur. Ces ruisseaux, qui tombent promptement dans la mer, s’élèvent quelquefois, dans les grandes marées, à la hauteur de cinq sagènes.

Après ces excursions dans les îles voisines du Kamtchatka, soit au midi, soit à l’orient, il faut revenir dans cette presqu’île, pour jeter un coup d’œil sur le continent où elle est attachée, et connaître les peuples qui l’entourent. C’est d’eux qu’elle a tiré ses habitans et sa langue, du moins en partie. Elle leur doit ses mœurs, ses opinions, et presque tout ce qu’elle a de commun avec les nations de la Sibérie.