Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 12.djvu/97

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L’ambassadeur hollandais, qui se nommait Van-Butenheim, employa quelques mois, suivant l’usage établi, à se disposer au voyage d’Iedo, résidence ordinaire de l’empereur du Japon. Depuis plusieurs siècles que l’empire du Japon est divisé en sept grands pays, on a cherché à rendre les voyages plus commodes par un grand chemin qui borne chacun de ces pays ; et comme ils sont subdivisés en plusieurs provinces, on a fait aussi dans chaque province des routes particulières qui aboutissent toutes au grand chemin, comme les petites rivières vont se perdre dans les grandes. Tous ces chemins ont pris leur nom du pays ou de la province à laquelle ils conduisent.

Les grands chemins sont si larges, que deux troupes de voyageurs, quelque nombreuses qu’elles soient, peuvent y passer en même temps sans obstacle. Celle qui monte, c’est-à-dire, dans le langage du pays, celle qui va vers Méaco, prend le côté gauche du chemin ; et celle qui descend, ou qui vient du côté de Méaco prend le côté droit. Toutes les grandes routes sont divisées, pour l’instruction et la satisfaction des voyageurs, en milles géométriques, qui sont tous marqués, et qui commencent au grand pont d’Iedo, comme au centre commun de tous les grands chemins. Ce pont est appelé, par prééminence, Nipon-bas, c’est-à-dire le pont du Japon. Ainsi, dans quelque lieu de l’empire qu’un voyageur se trouve, il peut savoir à toute heure de combien de milles