Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 18.djvu/289

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On lit dans quelques relations, que plusieurs de ces peuples avaient autrefois une espèce de religieuses qui vivaient sans aucun commerce avec les hommes, et qui renonçaient au mariage. Mais les missionnaires n’ont trouvé aucune trace de ces vestales, et conviennent seulement que le célibat était en estime dans quelques nations. On a vu, parmi les Hurons et les Iroquois, des hommes solitaires qui se dévouaient à la continence ; et le P. Charlevoix parle de certaines plantes médicinales auxquelles les sauvages ne reconnaissent de vertu qu’autant qu’elles sont employées par des mains pures.

L’opinion qui paraît le mieux établie parmi eux est celle de l’immortalité de l’âme ; non qu’ils la croient spirituelle, car on n’a jamais pu les élever à cette idée, et leurs dieux mêmes ont des corps qu’ils exemptent seulement des infirmités humaines, sans compter qu’ils leur attribuent une espèce d’immensité, puisqu’ils les croient assez présens pour s’en faire entendre, dans quelque pays qu’ils les invoquent ; mais au fond ils ne peuvent définir ni les uns ni les autres. Quand on leur demande ce qu’ils pensent des âmes, ils répondent qu’elles sont les ombres ou les images animées des corps ; et c’est par une suite de ce principe qu’ils croient tout animé dans l’univers. C’est par tradition qu’ils supposent l’âme immortelle. Ils prétendent que, séparée du corps, elle conserve les inclinations qu’elle avait pendant la vie ; et de là leur vient l’usage d’enterrer