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chaîne ; mais le fer, qu’il ne put digérer, lui causa la mort, et fut trouvé ensuite dans ses entrailles. Le même auteur ajoute qu’il a vu des crocodiles guetter leur proie, la saisir, et traîner dans la rivière des hommes, des chevaux et d’autres animaux. Un soldat qui avait été saisi avec cette violence tira son coup, et frappa si heureusement le crocodile au ventre qu’il le tua sur-le-champ.

En finissant la description du royaume de Congo, il ne sera point inutile de jeter un coup d’œil sur les nations voisines, particulièrement sur celles des Anzikos et des Diaggas, qui environnent fort loin le royaume à l’est, et qui se sont rendues redoutables par leurs fréquentes invasions.

Les Anzikos sont d’une extrême agilité. Ils courent sur les montagnes comme autant de chèvres. On ne vante pas moins leur courage, leur douceur, leur droiture et leur bonne foi. Il n’y a point de Nègres pour lesquels les Portugais aient tant de confiance. Cependant ils sont d’un caractère si sauvage et si grossier, qu’il n’y a point de conversation à former avec eux. Le commerce les attire au Congo : ils amènent des esclaves de leur propre nation, et apportent des dents d’éléphans ou des étoffes de la Nubie, dont ils sont voisins. En échange, ils emportent du sel et des zimbis ou grains de verre, qui leur servent de monnaie, outre une autre espèce de grandes coquilles qui viennent de l’île de San-Thomé, et qui ser-