Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 3.djvu/343

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vent à leur parure. Ils reçoivent aussi des soies, des toiles, de la verroterie, et d’autres marchandises apportées du Portugal.

Ils ont l’usage de la circoncision ; et, dès l’enfance, ils se marquent et se cicatrisent le visage avec la pointe d’un couteau.

La chair humaine se vend dans leurs marchés comme celle de bœuf dans nos boucheries de l’Europe, car ils mangent tous les esclaves qu’ils prennent à la guerre. Ils tuent même leurs propres esclaves, lorsqu’ils les jugent assez gras ; ou, s’ils trouvent cette voie moins avantageuse, ils les vendent pour la boucherie publique. Lorsqu’ils sont fatigués de la vie, ou quelquefois pour montrer seulement le mépris qu’ils en font, ils s’offrent avec leurs esclaves pour être dévorés par leurs princes. On trouve d’autres nations qui se nourrissent de la chair des étrangers ; mais on ne connaît que les Anzikos qui se mangent les uns les autres, sans excepter leurs propres parens.

Matamba est habité par les Diaggas. Il a, du côté de l’est et du sud, les pays de Diaggas et de Kassandj : cette région s’étend du nord-est au sud-ouest, le long de Matamba et de Benguéla, l’espace d’environ neuf cents milles.

Les Diaggas sont répandus dans une grande partie de l’Afrique, depuis les confins de l’Abyssinie au nord, jusqu’au pays des Hottentots au sud ; car, outre les pays qu’on a déjà nommés, ils possèdent une partie considérable du Monémudji. Delisle les place au nord de cet