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qu’ils exercent conjointement, et dans lesquels Kolbe assure que leurs connaissances ne sont pas méprisables. On leur voit faire des cures merveilleuses, ils sont fort versés dans la botanique de leur pays. Il ont de bonnes notions de l’anatomie, de la saignée, des ventouses et des opérations les plus difficiles, telles que l’amputation et l’art de remettre un membre disloqué. Leur adresse est d’autant plus admirable, qu’ils n’ont pour instrumens que des cornets, des couteaux et des os pointus.

Le médecin est la troisième personne de l’état. Les grands kraals en ont deux. On les choisit entre les plus sages habitans pour veiller à la santé du public ; mais ils ne reçoivent jamais de récompense ni d’appointemens comme s’ils étaient assez récompensés par la distinction de leurs fonctions. Il ne manque rien à la confiance et au respect qu’on a pour eux. Comme la nation des Hottentots est sujette à peu de maladies, ils ne sont pas surchargés d’occupations.

Les Européens du Cap ont aussi peu de maladies à combattre, preuve assez claire de la bonté du climat. Les femmes souffrent très-peu dans l’accouchement ; mais, en allaitant leurs enfans, elles sont fort sujettes à des maux de sein. La petite vérole et la rougeole n’ont point ordinairement de suites fâcheuses. Le flux de sang est une espèce de tribut que les étrangers paient au Cap en y arrivant ; mais il se guérit aisément par des remèdes convenables. La ma-