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ladie la plus commune parmi les Européens du Cap est celle des yeux : elle est surtout fort dangereuse en été, et l’auteur l’attribue aux vents du sud-est, qui sont d’une chaleur extrême, et à la réverbération du soleil contre les montagnes. On n’a jamais entendu parler de la pierre parmi les Européens du Cap.

Aussi long-temps qu’un homme ou une femme sont capables de sortir de leur hutte en rampant pour y apporter une plante, une racine ou un bâton de bois, ils sont traités de leur famille avec beaucoup de tendresse et d’humanité ; mais, lorsque la force les abandonne entièrement, leurs amis et leurs propres enfans les tuent, pour leur éviter de périr de faim, de misère, ou par les griffes des bêtes féroces. Quelque riche que soit un Hottentot, il ne peut éviter ce malheureux sort, s’il survit à ses forces et à son activité. C’est en vain qu’on reproche à ces peuples une pratique si barbare ; ils s’obstinent à la défendre comme une action méritoire et comme une œuvre de piété et de compassion pour délivrer un vieillard des tourmens de la vie, qui deviennent insupportables à cet âge.

Les bestiaux d’un kraal ou d’un village paissent en commun, les grands dans un pâturage, et les petits dans un autre ; mais un simple Hottentot qui n’aurait qu’une seule brebis a droit de la joindre au troupeau public, où l’on en prend le même soin que si elle appartenait au chef du kraal. Les communautés n’ont pas