Page:La Morlière - Les Lauriers ecclésiastiques.djvu/10

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Campagne brillante & d’une ample moisson de Lauriers, vous imaginez qu’il en est d’autres qu’on peut cueillir avec moins de peine, & dont les fruits moins glorieux peut-être, ont des douceurs plus réelles & plus satisfaisantes ; vous croyez enfin que l’amour peut tenir lieu de tout dans la vie : ah ! qui mieux que moi doit soutenir ce systême ? C’est lui qui a toujours fait mon bonheur, c’est par lui que je touche à l’instant le plus heureux de mes jours : Et par quel chemin m’y a-t-il conduit ? que de fleurs sur mon passage ! Non jamais je n’ai connu ses peines, il ne m’a prouvé sa puissance que par les plaisirs continuels & indicibles dont il m’a enyvré. Que de reconnoissance ne lui dois-je pas pour tant de bienfaits, & comment m’acquitter mieux envers lui, qu’en publiant les faveurs dont il m’a comblé, les charmes qu’il a répandus sur