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LA VIE

Lorſque nous liſons dans Mr. Peliſſon, que Mr. de la Mothe le Vayer a fait la fonction de Précepteur du Roi pendant un an, l’on ne peut conclure autre choſe ſi non que lorſque Mr. Peliſſon écrivoit en 1653. il y avoit près d’un an, qu’il étoit dans cette charge, d’ailleurs nous ne trouvons aucun monument, qui nous inſinue, qu’il ait été remercié, encore moins congédié.

Tous ceux qui nous parlent de ce Philoſophe, ſoit en bien ſoit en mal, n’avancent même rien, qui puiſſe faire croire qu’il ait été contrecarré dans ſes fonctions. On croiroit naturellement, qu’à ſon âge & dans le poſte où il étoit avec le rang, le titre & les honneurs de Conſeiller d’Etat ordinaire, il devoit mener une vie des plus douces & remplie d’agrémens. L’on n’a pour ſe désabuſer qu’à lire ce qu’il écrit dans ſa lettre CXXXIV. que s’il étoit de ſon choix de recommencer ſa carriere, il n’échangeroit pas les trois jours calamiteux, qui lui reſtent dans un âge ſi avancé, contre les longues années que ſe promettent une infinité des jeunes gens, dont il connoit tous les divertiſſemens ; nous oſons attendre de l’indulgence de quelque Lecteurs, que nous ne les ennuierons pas en inſérant ici ce que dit un Auteur, qui eſt entre les mains de tout le monde. [Bayle dans la note F. de l’article Le Vayer.]Je ſuppoſe avec une grande vraiſemblance un fait ſur le quel Mr. de la Mothe le Vayer ne s’eſt pas expliqué préciſement. C’eſt que la carriere de la vie, qu’il n’eût. pas voulu recommencer, ſeroit la même qu’il avoit preſque achevée ; d’où je conclus qu’il n’y a guères de rôles qui paroîſſent dignes d’être répétés ſur le