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EPITRE.


connoiſſans. Votre Bonté eſt trop ennemie d’une ſi dure néceſſité, & je ſuis aſſuré par ma propre expérience que vous ne mépriſés rien pour être petit, quand la dévotion du cœur l’accompagne. Ceſt ſur ce fondement, que j’oſe continuer à vous rendre des preuves de mon reſpect, plûtôt que de mon induſtrie, ou de ma ſuffiſance ; & qu’aiant choiſi un ſujet que je puis nommer vertueux, j’entreprens de l’autoriſer de vôtre Grand Nom, & de le conſacrer par ce moien à la plus éclatante Vertu, qui ſoit dans le monde. Elle y eſt reconnue de telle ſorte qu’il n’y a plus d’éloquence, qui lui puiſſe donner du luſtre, comme il n’y a point de clarté capable d’augmenter celle du jour. Et vôtre Image eſt arrivée à un ſi haut point de Dignité de Grandeur que le plus relevé de tous les ſtiles n’y ſauroit parvenir. Je me tais donc ici, Monseigneur, autant par force que pour vous complaire ; rempli d’admiration je révère du ſilence une Vertu, que plus on conſidére, moins on peut exprimer, & dans une profonde humilité je ſupplie Vôtre Eminence d’avoir agréable mon offrande, & de me continuer l’honneur que j’ai d’être,


MONSEIGNEUR,


Vôtre très humble, très obéiſſant
& très obligé ſerviteur.
De La Mothe le Vayer.