mains ont poſſedées ſeparément, & d’aſſurer, que toute ſa vie s’eſt écoulée dans une innocence ſi rare, qu’elle a été ſujette à l’envie : Il oſe blâmer ceux, qui ont préferé le premier Empereur Chrétien Conſtantin le Grand à un Apoſtat : Et il eſt ſi hardi que d’accuſer d’imprudence les Peres, qui gouvernoient l’Egliſe du tems de Julien, pour l’avoir, dit il, irrité mal à propos par leurs écrits, au lieu d’adoucir ſon eſprit par une paiſible obeïſſance. En vérité, je trouve que le Reverend Pere Petau[1], ſelon qu’il ſait conjoindre la pieté à une ſcience très profonde, a eu raiſon d’accuſer Cunaeus de témerité, & de lui reprocher ſon peu de jugement, lorſqu’il a parlé de la ſorte.
Il eſt certain, que la mémoire de Conſtantin n’eſt pas venué ſi pure juſqu’à nous, qu’elle ne ſoit chargée de pluſieurs défauts, & de quelques crimes même, dont il n’eſt pas ſacile de l’excuſer. On lui impute, d’avoir fait beaucoup d’exactions, pour reparer ſes prodigalités ; d’avoir mis le premier l’impôt du Chryſargyre, ou de l’or luſtral, qu’on exigeoit tous les quatre ans ; & d’avoir fait mourir dans une étuve ſa femme Fauſte, après s’être défait de ſon fils Criſpus par une pure jalouſie, qu’il eût d’eux. Nous liſons, qu’il
- ↑ Præf. ad Jul. opera.