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Page:La Nature, revue des sciences, année 18, 1890.djvu/726

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sa position, aille s’enrouler sur une autre poulie de 3m,50 de diamètre, située en arrière de la poulie motrice. Cette grande poulie de 3m,50, dite « poulie-tendeur », est celle que représente notre figure 3.


Fig. 1. — Une voiture du tramway funiculaire de Belleville, à Paris.



Fig. 2. — La voie, le câble et le grip du funiculaire.

Il nous est très facile maintenant de développer le câble de notre funiculaire, depuis sa mise en mouvement par la machine Corliss jusqu’aux deux extrémités de la voie extérieure, à travers les 2 020 mètres du petit tunnel souterrain, garni de poulies que nous avons déjà visité. Aidons-nous pour cela, à la fois, de nos trois figures 2, 3 et 4. Voici (fig. 3) notre câble enroulé sur le tendeur. Ce tendeur, ainsi que les machines Corliss, est placé dans les bâtiments représentés dans la partie supérieure de notre figure 4 ; nous voyons, du reste, à la partie inférieure de la même figure, le câble sortir à droite de la galerie ménagée sous la chaussée. Il vient s’appuyer alors sur la poulie-guide horizontale disposée à cette même place, remonte la rue de Belleville, s’en va tourner autour d’une grande poulie placée au sommet de la voie, redescend la rue jusqu’à la place de la République, où une nouvelle grande poulie horizontale l’oblige à rebrousser chemin, remonte enfin pour venir s’appuyer de nouveau sur la poulie de la figure 4, qui la reconduit au système de tendeur du bâtiment des machines motrices.

La fonction réservée au tendeur est assez importante pour que nous nous y arrêtions un instant. Le câble, par la suite des arrêts et des remises en mouvements des voitures, donne des secousses qu’il est indispensable d’annuler, non seulement pour qu’elles ne fassent point supporter de soubresauts désagréables aux véhicules en service sur tout le parcours de la voie, mais encore pour qu’elles ne nuisent pas à la solidité du câble ni au bon fonctionnement des poulies sur lesquelles il repose, principalement les grandes poulies d’entrée et de sortie du dépôt et celles des extrémités inférieures et supérieures de la ligne.

C’est pour remédier à ces inconvénients et les annihiler complètement même, que l’on rend mobile la poulie du tendeur. L’axe de cette poulie repose, à cet effet, sur les deux branches d’un levier d’une longueur de 4 mètres, portant à son extrémité un poids déterminé (500 kilogrammes). Chacune des branches du levier porte un tourillon servant d’axe à un galet denté pouvant rouler sur une crémaillère faisant l’office de rails. Quand un choc se produit sur la voie, le câble sortant exerce sur la poulie un effort qui tend à faire lever le levier ; si cet effort est trop brusque, il fait rouler le galet denté. Le tout reprend sa position ordinaire lorsque l’action est annulée par ces effets. Dans ces combinaisons, la poulie tendeur produit l’effet d’un ressort énergique. Chaque fois, du reste, que, pour un motif ou pour un autre, la tension du câble diminuera, et par suite ne fera plus opposition au contrepoids, ce dernier,