Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/166

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dit-il, que le jour où cet astre parcourt le cercle même du tropique, il ne doit point y avoir de nuit. Cette conclusion prouve que Fletcher était fort ignorant en astronomie : tout le monde sait que, pour n’avoir point de nuit le jour du solstice, il faut être placé sous le cercle polaire, c’est-à-dire, à 66 degrés 32 minutes ; et Fletcher vient de dire qu’il n’était qu’à 56 degrés de latitude. C’est cependant sur cette erreur que se sont fondés quelques géographes pour placer les terres de Drake sous le cercle polaire antarctique.

Drake, après s’être arrêté deux jours à ce dernier mouillage, fit route directement au nord-ouest ; et le jour suivant, il rencontra deux isles très-abondantes en oiseaux : il s’y arrêta peu de temps ; et le premier novembre, il poursuivit sa route au nord-ouest, etc.

Après avoir examiné avec attention les données que présente la relation de Fletcher, on ne peut se refuser à penser que les terres que les géographes ont nommées terres de Drake , ne sont autre chose que la partie occidentale de la terre de Feu ; que, le 28 octobre, Drake était parvenu aux isles du cap de Horn, et que, le lendemain, remontant au nord-ouest, il rencontra quelques-unes de ces isles sans nombre qui composent l’archipel de la terre de Feu.

Quoiqu’il paraisse ainsi prouvé que les prétendues terres de Drake n’existent point, on n’a cependant pas voulu les effacer de la carte : presque tous les géographes, à l’exception de ceux qui les ont portées ou à 60 degrés de latitude, ou sous le cercle polaire, les ont placées à environ cent