Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/205

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s’élèverait jusqu’au 43e degré de latitude, plutôt que de relâcher au port de Monterey. Les avis s’appuyaient sur l’espoir de trouver à cette hauteur l’entrée de Martin d’Aguilar[1], découverte en 1603, où l’on pourrait faire de l’eau et radouber les bâtimens. (Quelques cartes placent cette entrée par 45 degrés).

Le 7 juin, par 41° 30' de latitude, quoiqu’étant encore à une distance considérable de la terre, ils distinguèrent une longue partie de côte, qui s’étendoit du sud-ouest au nord-est ; le calme les empêcha d’en approcher.

Le 8, ils aperçurent la terre beaucoup plus clairement, à neuf lieues de distance ; les courans, d’après leurs observations, les avaient portés dans le sud, de 29 minutes en vingt-quatre heures.

Le 9, ils entrèrent dans un port qu’ils nommèrent port de la Trinité, situé à 41° 7' de latitude observée, et à 19° 4' à l’occident de San-Blas.

Les Espagnols font un grand éloge du pays et de ses habitans. Ces américains se peignent le corps en noir et en bleu, et ils ont à peu près les mêmes usages et les mêmes armes que ceux dont on trouve la description dans la relation du troisième voyage du capitaine Cook, lorsqu’il visita la côte du nord-ouest de l’Amérique.

  1. M. de la Pérouse trouvera dans les Considérations géographiques et physiques de Philippe Buache, toutes les connaissances qu'on a relativement à cette entrée d'Aguilar et à celle de Fuca, dont il est fait mention dans ce journal.