Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/218

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

on navigua le long de la côte à la portée du canon. On mit en panne pendant la nuit, parce qu’on estima qu’on devait être par la latitude supposée de l’entrée de Martin D’Aguilar, dont on voulait vérifier l’existence et la position. Cette recherche fut continuée jusqu’au parallèle de 45° 50', et 20° 4' à l’occident de San-Blas. Parvenu à cette hauteur, et à cette longitude, on découvrit un cap ressemblant à une table ronde, qu’on nomma cap Mezari, au-delà duquel la côte court au sud-ouest. On apercevait dix petites isles, et on distinguait même quelques îlots presque à fleur d’eau, d’où l’on conclut que, si l’entrée ou rivière de Martin d’Aguilar existait dans cette partie, elle n’aurait pu échapper à la recherche qu’on en fit à une si petite distance de la côte : l’auteur du journal convient cependant que d’Aguilar avait indiqué la latitude de 43° pour l’entrée de sa rivière ; mais il observe que les instrumens dont cet ancien navigateur a dû faire usage, en 1603, ne pouvaient être que très-défectueux, et qu’il n’est pas permis de compter sur la latitude qu’il assignait à cette entrée. On pourrait supposer (ajoute-t-il) que d’Aguilar a indiqué une latitude trop nord, et que nous aurions pu trouver sa rivière par les 42° ou au-dessous ; mais on ne saurait l’espérer, puisqu’à cinquante minutes près, nous avons visité cette partie de la côte.

Les Espagnols, en revenant à Monterey, recherchèrent le port de Saint-François, et l’ayant trouvé à 38° 18' de latitude, ils entrèrent dans une baie abritée du nord et du