Page:La Pérouse - Voyage de La Pérouse, Tome 1.djvu/219

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sud-ouest, d’où ils distinguèrent l’embouchure d’une grande rivière, et un peu au-dessus, un grand port dont la forme est celle d’un bassin. Ils jugèrent que ce devait être le port de San-Francisco, que l’Histoire de la Californie place par 38° 4' ; mais l’agitation de la mer ne leur permit pas d’y entrer : ils doutèrent cependant, en l’examinant de plus près, que ce fût le port de San-Francisco, parce qu’ils n’y virent point d’habitans, et n’aperçurent pas les petites isles qu’on dit être à l’opposé de ce port. Dans cet état d’incertitude, ils laissèrent tomber l’ancre près d’une des deux pointes ou caps qui forment l’entrée du port, et ils nommèrent punta de Arenas (pointe de sable), celle des deux pointes près de laquelle ils mouillèrent, et qui est celle du nord.

Les naturels du pays se présentèrent bientôt sur les deux côtés du port, et le traversèrent d’une pointe à l’autre, dans leurs canots : deux des pirogues se détachèrent, et vinrent à bord des vaisseaux ; ceux qui les montaient apportaient et offrirent des plumes en aigrettes et en guirlandes, et une boîte remplie de graines d’un goût semblable à celui de la noix, qu’ils échangèrent contre des grains de verre, des miroirs, et des morceaux d’étoffes.

Ces indiens sont grands et forts : leur couleur est celle de tous les peuples de cette côte. Leurs procédés annonçaient de la générosité ; car ils ne paraissaient s’attendre à aucun retour pour les présens qu’ils offraient, et c’est ce que les Espagnols n’avaient encore trouvé