Page:La Pléiade, 1921.djvu/63

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Angelina

L'azulejo peint de vives couleurs
Orne le seuil de la maison mauresque
Et le mur jaune où court en arabesque
Le bleu dessin d'une glycine en fleurs.

Angelina, vêtue en rose et prune,
La bouche peinte et le regard vainqueur,
Sous sa coiffure aux noirs accroche-cœur,
Vient au balcon montrer sa beauté brune.

C'est l'heure tendre où plus d'un bel ami
Attend discret, à l'ombre d'une arcade,
Une réponse à quelque vive œillade
Et la promesse encor d'être accueilli.

C'est l'heure exquise où rentre la colombe,
Où le jour fuit et fait place au plaisir,
L'heure fatale et lourde de désir
Où la charmante Angelina succombe !