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La Belle Dévêtue

Le teint de neige et les cheveux fleuris
De quelque œillet, la belle dévêtue,
Sur le sofa goûte tout étendue,
Le bon repos des chauds après-midis.

Pour mieux parer sa nudité divine,
Son cou charmant s'orne d'un velours noir,
Et reflétée au fond d'un vieux miroir,
Elle apparaît comme une fleur marine.

On voit trembler au vent, sur l'acajou
Du guéridon, près d'un rideau qui bouge,
Dans un grand vase, une pivoine rouge ;
On voit briller la pierre d'un bijou.

Et souriante en son beau châle jaune,
Une négresse aux gestes maladroits,
Pour l'amuser, écorche de ses doigts
Une guitare au rythme monotone.