Page:La Pléiade, 1921.djvu/77

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Le Grand Départ

Terre de mon exil, Emyrne montueuse,
Où j'ai pendant longtemps, sous un climat égal,
Respiré la douceur du continent austral,
Et cueilli de mes jours la fleur voluptueuse.

Quel lien invisible et quel charme secret
Vous attachent encore avec tant de puissance
Mon cœur près de se rendre aux délices de France,
Et me font du départ sentir tout le regret ?

Un amer souvenir ramène ma pensée
Au fond de l'herbe vierge et des grands bois ombreux ;
L'appel d'un Dieu perdu sous les feuillages bleus
Arrive jusqu'à moi comme une voix brisée ;