Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/123

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pied à terre au bas d’un perron, monta des degrés : je sautai de cheval au même endroit, enjambai les degrés, et pénétrai dans la grand’salle sur ses pas. Là, seigneur, je la rejoignis enfin. Car elle ne fuyait plus, bien au contraire, elle venait vers moi, me tendant ses bras nus et m’offrant son baiser !

« Et puis comment vous dire la magnificence et la douceur de l’accueil qui me fut fait ? Le festin exquis, le vin, les plats d’or, et son merveilleux visage penché vers le mien ! L’amour commençait à m’étreindre le cœur. Je le lui dis ; elle ne me repoussa pas, mais m’imposa pour condition de demeurer toujours avec elle dans son château. J’acceptai aussitôt avec ravissement, comme vous pensez. Pourtant je regrettais un peu la chevalerie, les galopades à lance baissée, le fracas des armures, les épées brandies, et sur l’herbe verte l’adversaire sanglant qui crie merci. Alors elle se leva et me mena par la main à une fenêtre. L’orage avait