Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/130

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― Dès avant ta naissance je savais tout de toi.

― Oh ! De par le Haut Seigneur je te conjure ! Que tu sois de Dieu ou que tu sois de l’Autre, dis ton nom !

― Merlin.

Et à ce mot le faucheur disparaît, comme avaient disparu l’ombre passante et l’arbre et les enfants divins. Perceval l’appela trois fois, mais rien ne lui répondit.

Il continua d’aller, résolu, bien qu’un peu inquiet de ces rencontres surnaturelles qui se multipliaient à mesure qu’il avançait. À la forêt succéda une prairie, au bout de laquelle coulait une large rivière. Perceval s’approcha de l’eau ; à ce moment passait une barque très bien équipée. À l’arrière, couché sur de riches coussins, un vieillard pêchait. Quand il fut à la hauteur de Perceval, il le héla et l’invita à passer la nuit en son château : on n’avait qu’à remonter un peu la rivière pour y arriver.

Perceval suit donc le bord de l’eau,