Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/131

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tandis que la barque disparaît à un tournant. Il regarde à droite et à gauche, et ne voit point de maison. Peu à peu les campagnes autour de lui deviennent plus désolées ; il ne découvre ni hameaux ni cultures, mais partout des terres en friche, des herbes séchées ; aux vergers abandonnés pas un arbre qui porte fruit, bien qu’on soit dans la saison. Au cœur de Perceval naît la déception, et l’impatience de ces rives désertes et de ces landes sans fin. « Maudit sois-tu, s’écrie-t-il, vieux pêcheur qui m’as trompé ! Tu n’as ici nul château. » Au même instant, devant lui, très haut entre deux collines, parut le sommet d’un donjon.

Réconforté, et un peu honteux aussi de sa folle parole, il pressa son cheval. Bientôt il fut devant un grand château qu’entourait un bras de rivière, et qui très bien semblait une demeure royale. Le pont étant abaissé, il entra. Des valets s’empressent autour de lui ; on lui tient l’étrier, on lui jette sur les épaules un riche man-