Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/132

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teau d’écarlate. Il pénétra alors dans la grand-salle. Là, sous un dais, entouré de sergents et de barons, un roi était couché, la couronne en tête ; il était et frêle et infirme, mais d’une majesté qu’on ne saurait décrire. Perceval le vit et, stupéfait, reconnu aussitôt le vieillard qui pêchait. Or sachez que ce château était Corbenic et que ce vieillard était le roi du Graal.

Perceval fut reçu avec une extrême courtoisie ; admis à la table royale, il y vit se renouveler le festin du Graal, plus merveilleux encore qu’à la cour d’Artus, le jour de la Pentecôte. Car à peine les convives étaient-ils assis qu’une jeune fille sortit d’une chambre voisine, portant dans ses mains deux tailloirs d’argent ; après elle venait un valet qui tenait très haut une lance dont le fer laissait couler des gouttes de sang. Enfin le Graal parut, soutenu par des mains invisibles. Deux fois il passa le long des tables, qui aussitôt se couvrirent de tous les mets que chacun désirait. Mais Perceval ne semblait pas voir