Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/148

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Quand Perceval demande à boire, on lui apporte du vin à son grand étonnement, car en ce temps-là c’était un luxe presque inconnu en Bretagne. Il le trouve si délicieux qu’il en boit sans mesure ; sa tête s’échauffe. Il regarde la dame et la trouve plus belle encore qu’à son arrivée : jamais, pense-t-il, on n’a vu de créature comparable : sa parure, son doux langage achèvent le charme ; brusquement le désir s’empare de lui. Il la prie d’amour, elle refuse ; il devient plus pressant, elle se défend plus mollement ; enfin elle consent, à condition qu’il promette d’être tout à elle, de ne faire jamais que ce qu’elle lui demandera. Perceval promet tout.

Discrètes, des chambrières s’empressent de dévêtir la dame, de la coucher en un lit magnifique. Perceval allait l’y rejoindre… Mais voici qu’il aperçut à terre son épée, jetée au hasard parmi les hardes. Par habitude de combattant, il voulut la ramasser, la placer près de lui, contre le lit. La poignée est en forme de croix, et