Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/147

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― Dame, si j’y mourais, ce serait la preuve que je suis un mauvais serviteur. Car le Maître à qui j’appartiens ne laisse nul des siens dans le besoin. Il dit : Demandez et vous obtiendrez, frappez et il vous sera ouvert.

― Laissez cela, Perceval, et dites-moi si vous avez mangé aujourd’hui.

Il répond que depuis deux jours il n’a rien mangé.

― Vous voyez bien que personne ne se soucie de vous, sauf moi ! Écoutez, Perceval. Le soleil de midi est brûlant, et j’ai en cette nef le plus beau pavillon du monde. Nous allons le faire tendre et nous nous y reposerons jusqu’à ce que tombe la chaleur du jour. Voulez-vous ?

Il accepte. En un instant le pavillon est dressé sur la rive ; les serviteurs désarment Perceval et le font asseoir sur de riches tapis. Pour lui et pour la dame un festin abondant et exquis est servi. Assis l’un près de l’autre, ils mangent et devisent.