Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/154

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des apparences féminines, ne put jamais le détourner du chemin du Graal, quelques séductions qu’il inventât.

Un jour, comme il traversait la forêt, il vit à un carrefour un pitoyable spectacle. Son frère Lyonel passait, lié sur un mauvais cheval, le torse nu et les mains attachées derrière le dos ; deux cavaliers le battaient, chemin faisant, à coups de verges épineuses, si rudement que le sang ruisselait. Bohort allait s’élancer à son secours quand d’une autre allée déboucha un chevalier qui tenait devant lui, sur sa selle, une belle jeune fille et l’emportait au plus épais de la forêt. Elle criait à l’aide et, dès qu’elle vit Bohort, le supplia de la délivrer. L’angoisse de Bohort est grande : que doit-il faire ? Une seconde il hésite, puis, recommandant son frère à Dieu, il vole d’abord au secours de la jeune fille. En quelques instants il a contraint le chevalier au combat et l’a jeté à terre grièvement blessé. Il pense alors pouvoir rejoindre son frère ; mais la jeune fille lui demande de