Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/155

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la reconduire chez son père. Il n’ose refuser et, à contre-cœur, s’éloigne avec elle. Heureusement, peu de temps après, ils rencontrèrent une troupe de cavaliers lancés à la recherche de la jeune fille. Ceux-ci firent grand honneur à son sauveur et eussent voulu le ramener avec eux, pour le festoyer. Mais Bohort, anxieux, refusa énergiquement et s’échappa. À toute bride il court aux lieux où il a vu son frère, prête l’oreille aux bruits, scrute la poussière des chemins et l’ombre des couverts : rien. Il s’engagea alors dans le chemin qu’il croyait les avoir vus prendre.

Il ne le retrouva pas ce jour-là. Et le jour suivant, continuant sa recherche, il interrogeait tous les passants. Il apprit ainsi d’un valet qu’un grand tournoi devait se disputer le lendemain sous les murs d’un château du pays : il y alla, dans l’espoir d’y apprendre des nouvelles de son frère. Or comme il arrivait à la bordure des prés où les joutes devaient avoir lieu, il aperçut