Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/156

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Lyonel assis, sans armure, à la porte d’un ermitage où il avait pris logement. Dire sa joie est impossible. Il saute en bas de son cheval et se précipite vers Lyonel en criant : « Mon frère ! est-ce bien vous, et vivant ? » Lyonel le voit et ne bouge pas ; enfin il dit :

« Bohort, il n’a pas tenu à vous hier que je ne fusse tué, quand vous m’avez abandonné pour aider une inconnue. Jamais frère n’a commis une telle félonie. Aussi gardez-vous de moi désormais ; sitôt que je vais être armé, n’attendez de moi qu’une chose, en quelque lieu que je vous trouve : la mort ! »

Bohort voudrait s’expliquer, le calmer ; il se jette à genoux, l’implore à mains jointes. Lyonel ne veut rien entendre ; il rentre dans la maison de l’ermite, s’arme promptement et, une fois à cheval, il redit :

« Gardez-vous, Bohort, chevalier déloyal ! À cheval donc, ou je vous tue comme vous êtes, à pied ! La honte en