Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/166

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boires. Souvent même, aveuglés d’on ne sait quelle fureur, ils s’étaient entre-tués, et Gauvain, en particulier, avait à se reprocher la mort de plus de dix compagnons de la Table Ronde.

Quelque temps après, comme Galaad se disposait à passer la nuit chez un ermite, une jeune fille inconnue vint lui offrir de le guider vers la plus haute des aventures. Il accepta et repartit aussitôt avec elle. Jour et nuit ils chevauchaient, s’arrêtant à peine pour manger et se reposer dans les châteaux qu’ils rencontraient. Enfin, au matin du second jour, ils atteignirent un rivage, le long duquel glissait la barque qui portait Perceval et Bohort. En se reconnaissant, les trois chevaliers pleurèrent de joie ; puis Galaad et la demoiselle, laissant leurs chevaux, déséquipés et libres, sur les prés de la rive, montèrent dans la barque.

Sans gouvernail et sans pilote, la blanche nef savait où elle devait aller. Elle s’éloigna du rivage, vira vers la haute mer, et