Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/167

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là, la voile gonflée, se mit à filer vertigineusement. Cependant les trois chevaliers se racontaient leurs aventures. Quant à la jeune fille, elle se fit connaître d’eux afin, dit-elle, qu’ils eussent plus de confiance en ses paroles : et sachez que c’était la sœur de Perceval.

Dans l’après-midi, vers l’heure de none, ils virent qu’ils allaient droit sur une île déserte ; bientôt après ils y abordaient, au fond d’un bras de mer qu’enserreraient deux longues pointes rocheuses.

« En ce lieu sauvage, leur dit la jeune fille, est l’aventure pour laquelle le Maître nous a réunis. »

En effet, quand ils eurent gravi l’escarpement de la rive, ils découvrirent un autre golfe qui ne communiquait pas avec le premier : un vaisseau y était accosté, beaucoup plus grand et magnifique que leur barque. Ils s’en approchèrent. Sur le bordage, une inscription en lettres antiques disait : « Que nul n’entre ici s’il n’est plein de foi et pur de toute vilenie. »