Page:La Queste du Saint Graal (traduction Pauphilet), 1923.djvu/169

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avait tiré l’épée. Mais sur le drap vermeil qui entourait la poignée était brodée cette inscription : « Un seul doit me saisir : tout autre qui le tentera sera châtié. » Au fourreau, qui était de cuir de serpent vermeil, pendaient de surprenantes attaches faites de grossières tresses de chanvre ; mais des lettres d’or, frappées dans le cuir du fourreau, annonçaient que le vrai baudrier de l’épée serait mis par une vierge, fille de roi, qui le ferait de ce qu’elle posséderait de plus beau.

Enfin, au-dessus du lit, trois pièces de bois taillées en colonnettes faisaient comme un portique dressé ; deux d’entre elles, fichées dans le bois du lit, l’une devant et l’autre derrière, s’érigeaient verticalement ; la troisième, placée en travers, était chevillée en l’une et en l’autre. La colonnette de devant était plus blanche que la neige fraîchement neigée ; celle de derrière avait la couleur du sang ; la troisième avait la couleur de l’émeraude. Et sachez que c’étaient les couleurs naturelles des